Si ( como el griego dice en el Cratilo)
el nombre es arquetipo de la cosa
en las letras de rosa está la rosa
y todo el Nilo en la palabra Nilo.
BORGES, Jorge L « Asterion »
L’écriture est un trait constant dans la peinture d’Alexandra, mais sa valeur change dans cette nouvelle étape. Etrangers dans un monde français, les mots démontrent qu’il existe un désir de rencontre avec l’autre et ils acquièrent, en même temps, un nouveau sens. Le mot étranger devient symbole à déchiffrer.
La peinture d’Alexandra l’interpelle et l’oblige à l’hypothèse ou au jeu. Comme la marelle. Comme Marelle.
« Ma parole en France a moins de poids, c’est pourquoi j’ai eu besoin d’une image ». Voilà l’origine du taureau.
Le taureau est, lui aussi, un signe, comme les lettres ou les chiffres.
C’est pour cela qu’il est toujours le même, il n’y a que sa position qui varie, et non pas le dessin.
Symbole masculin et solaire, souvent, féminin et lunaire en Crête, le taureau est donc l’image même du mouvement : le mouvement des sens dans l’ambiguïté de sa valeur symbolique. Le taureau montre le mouvement qui est caractéristique de la peinture d’Alexandra. Le mouvement signalé par les flèches et les parcours suggérés dans les tableaux. Le mouvement d’une histoire qui n’est jamais racontée jusqu’au bout.
Ce qui n’est jamais raconté jusqu’au bout –ce qui ne peut pas être raconté jusqu’au bout- réapparait, se répète, scande une peinture qui cherche désespérément ce qui lui est intrinsèquement nié : le rythme, le mouvement, la succession, le temps.
Des symboles, des matières, des couleurs, des mots et des traits, ce sont les moyens dont le peintre dispose pour exprimer sa recherche. Alexandra s’en sert pour construire un monde de magie et de rêve, un monde où un ange n’a pas de prix, un ange ne peut pas s’acheter. Un monde solide. Un monde stable.
Peut-être.
¿De qué puedo quejarme?
En los atardeceres
Me pesa un poco la cabeza de toro.
BORGES, Jorge L « El Golem »
Maria Graciela Villanueva Paris – octobre 1992