Les Marelles

En el pálido polvo he descifrado

Rastros que temo. El aire me ha traído

en las cóncavas tardes un bramido

o el eco de un bramido desolado.

Sé que en la sombra hay Otro, cuya suerte

es fatigar las largas soledades

que tejen y destejen este Hades

y ansiar mi sangre y devorar mi muerte.

Nos buscamos los dos. Ojalá fuera

éste el último día de la espera. [1]

Marelles, calendriers, le soleil et la lune, les jours de la semaine, les points cardinaux. Dates, flèches, écriture. Lettres, chiffres, inversion des lettres et des chiffres. Le poisson, le taureau, les coquillages…

La peinture d’Alexandra Verga se déplace dans un labyrinthe de symboles. Des symboles gardiens du secret, puisqu’ils parlent de ce que l’on ne peut pas dire.

Le symbolisme, la structuration de l’espace, le travail sur la matière et la recherche de la couleur sont peut-être les caractéristiques fondamentales de cette série de travaux.

Les espaces fragmentés, divisés en zones bien définies : en haut, le ciel. En bas, la terre. Et à chaque côté, une colonne. Comme dans un temple.

Le quadrillage. Le damier. Cette magie qui réapparait dans le mystère du calendrier.

Alexandra admire Borges, à cause de cette pensée magique qui se cache dans les replis de la rationalité . Elle avoue qu’elle est incapable d’abandonner cet encadrement  rationnel. Il y a chez elle une nécessite de fermer les tableaux, de tracer un bord, d’écrire (ou de cacher) la date. Pour qu’ils ne s’enfuient pas. Pour qu’ils ne s’envolent pas. Comme le taureau emprisonné.

L’apparence d’un contrôle et, en dessous, le délire .

La répétition des symboles et la présence presque constante de l’écriture créent un ton intimiste et prédisposent l’observateur à un regard réflexif. Cet intimisme constitue une sorte de retour à la première étape de la production d’Alexandra. Et un retour au récit.

« Dans mes tableaux, je raconte toujours une histoire. Raconter une histoire de différents points de vue, c’est ça que je veux. L’origine de la répétition des mots est, peut-être, dans cette recherche du récit. Le point de départ de mes tableaux, c’est  toujours des mots, des jeux de mots.»

Des mots qui parlent du temps, de la mort, de la vie et du rêve, c’est-à-dire des mots qui répètent, dans une autre langage, la thématique des tableaux, et même leurs images.

Le taureau  et le mot « taureau ». La lune et le mot « lune ».

Maria Graciela Villanueva – Paris 1992